FR / La musique de SANAM est un rituel où rock improvisé, free jazz et noise accompagnent un exorcisme du chant traditionnel égyptien et de la poésie arabe. SANAM s’est formé après une invitation à se produire avec Hans Joachim Irmler, du légendaire groupe expérimental allemand Faust, lors du festival de musique Irtijal à Beyrouth en 2021. Sandy Chamoun (voix), Antonio Hajj (basse), Farah Kaddour (buzuk), Anthony Sahyoun (guitare, synthétiseur), Pascal Semerdjian (batterie) et Marwan Tohme (guitares) apportent une myriade d’influences tirées de leurs années de performance, que ce soit en solo ou en tant que membres d’actes influents de la scène musicale indépendante très soudée de Beyrouth (tels que Al Rahel al Kabir, Postcards, Kinematik et Oviid). Les musiciens avaient prévu de renouveler leur expérience fortuite avec Irmler, mais lorsque ce projet est tombé à l’eau, ils ont décidé à la place de partir ensemble en résidence d’enregistrement, dans une maison traditionnelle du village de Saqi Reshmaya, au Liban. L’enregistrement de l’album a eu lieu à un moment particulièrement difficile dans leur pays natal, le Liban, qui continue de souffrir d’un effondrement économique sans précédent, ainsi que de troubles sociaux et politiques. « Nous avons décidé de prendre huit jours de pause en mai 2022, afin de nous déconnecter totalement de Beyrouth », explique Sahyoun, qui joue également dans le groupe post-rock Kinematik. Durant leur résidence, les musiciens, issus de styles et horizons musicaux variés, ont choisi d’enregistrer l’album en live, sans aucun overdub. « La direction musicale de SANAM a été définie par les sessions d’improvisation avec Joachim », dit Sahyoun. « Nous ne cherchions pas à faire quelque chose de précis, c’est sorti comme un mélange étrange entre rock improvisé, tarab/chant arabe et ambient. Comme si on mettait différentes choses dans un mixeur (nos différents bagages musicaux) sans jamais vraiment les laisser complètement fusionner. » Mêler folklore régional et local avec des formes expérimentales de musique instrumentale est au cœur d’Aykathani Malakon. ENG / SANAM's music is a ritual where improvised rock, free jazz and noise underscore an exorcism of traditional Egyptian song and Arabic poetry. SANAM formed following an invitation to perform with Hans Joachim Irmler from the legendary German experimental group Faust, at Beirut's Irtijal music festival in 2021. Sandy Chamoun (vocals), Antonio Hajj (bass), Farah Kaddour (buzuk), Anthony Sahyoun (guitar, synth), Pascal Semerdjian (drums) and Marwan Tohme (guitars) bring a myriad of influences gleaned from years performing either solo or as members of influential acts in Beirut’s tightknit independent music scene (such as Al Rahel al Kabir, Postcards, Kinematik and Oviid). The musicians had planned to reiterate their fortuitous experience with Irmler but when this plan fell through, they decided to go on a recording residency together instead in a traditional house in the village of Saqi Reshmaya, Lebanon. The recording of the album took place during a particularly difficult time in their native country of Lebanon, which continues to suffer from an unprecedented economic collapse as well as social and political unrest. “We decided to take eight days off in May 2022 in an effort to completely disconnect ourselves from Beirut” says Sahyoun, who also performs in post-rock outfit Kinematik.
Racontant cette expérience d’enregistrement en vase clos, Sandy Chamoun la décrit comme « presque hallucinogène, comme s’il y avait entre nous un accord tacite pour produire un album qui sonne comme 'venu d’ailleurs'. »
Chamoun, qui a sélectionné les textes pour cet album et s’est produite avec le collectif de musique satirique libanais Al Rahel al Kabir, s’est tournée vers des écrivains et compositeurs arabes modernes et contemporains, comme le poète libanais Bassem Hajjar, dont le poème Aykathani Malakon donne son titre et sa piste d’ouverture à l’album ; Paul Chaoul, dont Chamoun récite un poème dans un état d’extase ascendante dans Ayouha Al-Taiin Fi Al-Mawt ; et le compositeur égyptien Sayyid Darwish, dans le langoureux Ya Nass, où le buzuk de Farah Kaddour occupe une place centrale.
Comme le souligne Chamoun, la poésie ou les paroles de l’album constituent « un appel collectif à échapper à un état hallucinatoire engendré par l’amour, mais aussi par les mystères mêmes de la vie. »